. 10 – Au Bor des lèvres

Après son expédition dans le Grand Mystère, Bor est très fatigué, est-ce cette aventure au pays de l’imaginaire, est-ce le manque d’alcool, il ne sait plus. En rentrant chez lui, une seule envie, se coucher, dormir, tout oublier, faire le vide, se débarrasser de cette carapace humaine qui l’enferme, l’emprisonne. Il n’a qu’un désir tout laisser tomber, le boulot, le bistrot, la boisson toutes ces fausses attaches, ces adjuvants qui lui masquent l’hypocrisie de la vie. Il est au bout du rouleau, du rouleau compresseur qui lui broie la tête. Bor, borderline est à ras-Bor.


Deux jours, trois jours, qu’il n’est pas sorti ? Mais non il vient de se mettre au lit. Il ne sait plus. La fièvre et la douleur le rendent décidément fou. Sa tête alourdie par la fatigue et les étourdissements semble peser une tonne. « – Trois heures et quart », murmure-t-il d’une voix à peine audible en regardant la pendule accrochée en face du lit. Il ne sait plus si c’est le jour ou la nuit. Une seule envie, faire taire le rouleau compresseur qui semblent avoir élu domicile dans son crâne. En reposant sa tête sur son oreiller, il laisse échapper un gémissement suraigu et s’attrape le front à deux mains. Même sa poigne semble plus faible. Il s’endort à nouveau. A moitié conscient, il se réveille, le rouleau compresseur est partie, maintenant c’est comme si on lui enfonçait un piquet au sommet du crâne. Sans conviction, il se traîne jusqu’à sa table de chevet. Un élancement aigu lui fait perdre toutes ses forces et il s’écroule, se laissant tomber sur le sol, au bas de son lit. La chute lui semble étrangement interminable. Comme s’il tombait au ralenti. Dans une légèreté maladroite, il se relève, s’appuyant d’une main sur son lit et d’une autre sur sa table de chevet. Il n’a dormi qu’une heure… Une heure ou treize heures…Au fond, quelle différence est-ce que ça fait? C’est à peine s’il peut se rendre à la cuisine pour se forcer à avaler quelques gouttes d’eau. Il regarde autour de lui. Une sensation de vertige l’assaille. Autour de lui, tout semble distant. Il se traîne, titubant et trébuchant jusqu’à la salle de bain. À peine conscient de ce qu’il fait il allume l’interrupteur. Une seconde plus tard, il ferme les yeux. La lumière trop forte, les compresseurs se sont remis au travail, reniflant sa pauvre cervelle endolorie. Il éteint. À tâtons, il s’avance vers le lavabo, s’y appuie à deux mains, puis s’asperge le visage d’eau glacée avant de risquer un regard à son reflet. Il a d’abord du mal à reconnaître ses traits dans ce reflet. Il sent les larmes lui monter aux yeux et est-ce l’effet de l’ombre, il se trouve bien bronzé, étrangement tanné, il est noir, au Bor du précipice. Tant bien que mal, à l’aveuglette il retourne vers son lit et s’y affale définitivement, décidément hors-Bor.


Nul ne saura jamais le temps qu’il resta ainsi, un jour, deux jours, une semaine, plus. Quand il revient à lui, il se sent bien, les ouvriers chargés de niveler l’intérieur de son crâne semblent avoir pris une pause, à moins qu’ils aient terminé le chantier, enfin ils ont disparus.
Il se sent bien, comme une naissance, un nouveau point de départ. Il regarde sa chambre, rien n’a bougé, la pendule en face du lit annonce ses 11 heures. Le cadre sur le mur de droite avec les photos de Lina et Anja. La table sous le cadre avec ses vêtements en vrac, jetés à la va vite. La bouteille de Calva vide sur la table de nuit. Le regard farouche de Bor se dirige vers la fenêtre qu’il a ouverte lorsque les ouvriers lui écrasaient les méninges. Dehors, il fait beau, le soleil déjà haut dans le ciel turquoise donne des ailes. Il ressuscite, il revient à la vie, il vit de nouveau. Bor à ce moment pense à cette phrase que Lina lui avait lue : « Vivre! Vivre! Ils me font rire, avec ce mot. C’est revivre qui est bon! C’est sans doute survivre qui serait vivre. » Et cette pensée le revigore, ça doit faire trois ou quatre jours qu’il n’a pas mangé ni bu, mais tout va bien. Il se sent bien dans son corps, dans sa tête, dans son esprit et ses pensées sont sereines. Bor se regarde dans la glace de l’armoire, ses yeux perçants fixent sa propre image réfléchie. A ce moment-là, tout semble s’embrouiller dans son esprit, il trouve bizarre de voir cette tête qu’il ne reconnaît plus. A ce moment-là il lui parait curieux d’être ce qu’il est, c’est-à-dire quelqu’un. Il part dans la cuisine. De l’eau est resté dans l’évier, il la lape en longue goulées, l’eau lui entre au plus profond de l’être, coule avec son sang, baigne chacune de ses fibres. Puis il repart dans la chambre, la maison lui semble si grande maintenant. Il se pose sur le rebord de la fenêtre. Munnin et Hugin sont perchés comme à leur habitude en haut du chêne, ils patientent.


Noir comme l’ébène, mystique comme la lune, Bor a un port altier. Son plumage brillant, noir d’encre luit sous le soleil. Sur la gorge, ses longues plumes ébouriffées, irisées bleu-violet, forment un éventail semi-circulaire, symbole des oiseaux dominants. Il a un bec long, robuste et noir, légèrement recourbé et couvert de crins noirs à la base de la mandibule supérieure. Les doigts et les courtes pattes sont noirs Les yeux sont sombres, presque noirs, certains verront peut-être quelque chose d’humain, ou en tout cas de très profond dans son regard. D’un grand coup d’aile, Bor prend son envol et va rejoindre ses frères en haut du chêne. « Los Tres Hermanos » se retrouvent. Et ils partent vers les cieux comme s’ils se connaissaient depuis l’éternité des temps. Tous les trois ont en commun d’être d’excellents voiliers, capables de toutes les figures de haute-voltige. Ils fendent l’air avec des battements d’ailes puissants, si décidés, si vigoureux, que le souffle des rémiges s’entend jusqu’au sol. Bor en est là de ses acrobaties en vol, de ses loopings, de ses retournements sur l’aile, de ses renversements, de ses chutes en vrille, de ses piqués, de ses tonneaux, quand il voit se garer devant sa maison une voiture qu’il connaît bien.


Lina descend de sa petite Fiat et regarde, amusée et admirative le spectacle acrobatique des trois corbeaux. Elle a décidé de venir dire un petit bonjour à son ancien compagnon, son intérêt exprimé chez Mochè pour les corbeaux, l’intrigue. Ne lui avait-il pas dit : « – Je t’en parlerai, éventuellement, le moment venu ». Elle vient donc voir si le moment est venu. Aujourd’hui elle est particulièrement dans le noir. Cheveux ébène, maquillage jais, ongles carbone. Pour l’occasion elle porte l’une de ses robes que Bor préfère, une robe noire brocarde à bretelles, dos lacé, avec le bas en organza de voile fendu sur le côté. Elle a mis au niveau de la poitrine une broche fantaisie que Bor lui avait offerte.

Dans un superbe vol plané, Bor vient se poser sur le toit de la Fiat. Ils échangent tous deux un long regard, profond, essentiel. Lina fait un pas vers Bor et doucement, posément tend sa main pour caresser le plumage offert. A ce moment, d’un bond délicat et gracieux, Bor vient se blottir sur l’épaule offerte de Lina.

FIN.
XOdS (5)

40 réflexions sur “. 10 – Au Bor des lèvres

  1. C’est magnifique de détails, d’images, de sensations cette métamorphose. Au début, on pense qu’il est noir, totalement ivre, complètement soûl. Il m’a fallu pas mal de temps pour me rendre compte de ce qui lui arrive. Mais toutefois, tu nous y conduis si bien qu’on l’imagine avant que tu ne le dises. Ma première réaction, cartésienne, me faisait un peu bouder cette fin, il faut dire que tu nous as agréablement, mais bien fait languir! En relisant, ce dernier épisode, je l’apprécie, tes mots roulent dans ma tête comme un plaisir précieux et ces 2 ailes noires tendrement enlacées me font imaginer le meilleur pour ces deux êtres royalement parés de noirs. Merci mon Lou, ma Mouch’, c’est très beau !
    Un petit mot de Pierre Soulages « C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche ».

    J’aime

    1. Une transformation qui m’a fait effectivement longtemps réfléchir. Comment allais-je aborder cette métamorphose de fin ? Comme Ovide dans ses Métamorphoses, où les humains se transforment, immédiatement, sans douleur, d’un coup de baguette magique, en oiseau, en arbre, en taureau… (Les pierres jetées par Deucalion devinrent des hommes et celles jetées par Pyrrha devinrent des femmes. ) ou comme chez Kafka, où l’auteur met le public devant le fait accompli, sans que l’on participe à la transformation… J’ai travaillé sur un compromis, bon.
      Quant à Soulages, je voulais parler de ses Noirs dans ma nouvelle, je ne l’ai pas fait… C’est fait. Et la dessus je crois qu’à force de m’observer tu tombes juste. Car lorsque je me fixe un but (que j’atteins souvent, pour ne pas dire toujours), combien de chemins empruntés, de culs de sacs évités, d’impasses contournées, de nouvelles voies explorées, de laies risquées. Combien d’artères, d’avenues, de sentiers, de raidillons, de sentes, de layons testés puis adoptés ou abandonnés… Mais comme le disait Lao-Tseu, de philosophie taoïste… « Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit »… en écriture moderne « Ce n’est pas le but qui compte , c’est le chemin ».
      Ton texte est très beau et m’encourage, comme depuis 46 ans tu le fais avec persévérance et amour. Et dire que l’on en a encore pour 46 ans de ce manège !

      Aimé par 1 personne

  2. Eh bien quand on pense Kafka, il n’est pas loin. Mais c’est une métamorphose en élan de vie! Je pense aux amérindiens, à leur grande magie ( Dans le grand cercle du monde, magnifique livre de Joseph Boyden sur le sujet.) Tiens d’ailleurs, les Corbeaux, pour les algonquins, c’est ainsi qu’ils nommaient les prêtres au Québec.
    Je trouve ce final très paisible , Bor enfin libre. Bor au regard perçant. A quand une version papier ou numérique avec toutes ces magnifiques images?

    J’aime

    1. Bonjour Bianchina,
      Avant toute chose…. Merde pour ce soir, nous y serons pour découvrir ce texte « Après la nuit »…
      Je ne connaissais pas ce roman « Dans le grand cercle du monde », il va sûrement nous accompagner durant nos prochaines marches, nous partons la semaine prochaine.

      Pour une version papier, cd ou papier + cd (dite)… Nous y réfléchissons, on « voira » ça en temps utile…
      Très Chère Bénédicte, merci de m’avoir accompagné durant ces 10 stations !!! Cela m’a fait sincèrement un grand plaisir de lire tes envolées lyriques mais souvent réalistes sur mes élucubrations, merci encore.

      J’aime

  3. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle.
    Et la fin est pleine d’espoir, j’aime beaucoup.
    Autour de la maison, où il y a toujours plein de corbeau, depuis un moment, ils sont tous partis…Peut-être rejoindre « los tres hermanos »…

    Jenny,

    Aimé par 1 personne

    1. Chère Jenny,
      Quel bonheur de lire cette longue réponse, je suis sérieux.
      Tout le plaisir est partagé lorsque tu m’écris cela et crois-moi j’en suis un peu ému. Surtout venant de toi, Jenny, là-celle qui ne verbe pas à outrance sur le papier, mais qui n’en réfléchit pas moins, tout dans la tronche, rien dans la plume. Comme disait Léo Ferré :
      « Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche
      A l’encyclopédie, les mots!
      Et nous partons avec nos cris!
      Et voilà!

      Tout dans la tronche, rien dans les poches »

      Alors sur la visite de tes Corbeaux freux bretons à nos Corneille solognotes, c’est surement vrai… Toutefois aucun accouplement possible, même si parmi tes Freux il y a des Corneilles… Les couples restent ensemble à vie… Si cela t’intéresse, j’ai mis une nouvelle :
      DISCOURS AUX CHOUCAS de Jacques de Bourbon Busset, dans le blog :
      https://bor2016.wordpress.com/discours-aux-choucas/
      Je t’embrasse, aller on s’écoute Léo pour le fun…

      J’aime

  4. Merci gilles pour tous ces bons moments de partage.
    Tes mots se sont sont assoupis sur leur lit de papier,mais pas endormis j attend le réveil des voyelles , des consonnes la valise de l alphabet pour voyager vers une nouvelle envolée .
    malikakilitetrelitet c bon

    Aimé par 1 personne

    1. Yo très chère Malikakilitetrelitet c bon, de plus en plus difficile à reproduire…
      Merci de ce voyage, on en a partagé de bonnes, très intéressant et enrichissant cette balade de début 2016, ça fait du bien !!!
      On part la semaine prochaine à Canterbury, pour reprendre notre Via Francigena, de Canterbury à Rome (Briançon – Rome c’est déjà fait)…
      Puis après en avril ce sera la chemin d’Assise à partir de Vézelay… De belles balades à raconter en vue…
      Je t’envoie une photo de métamorphose que j’avais envie de mettre dans les épisodes, et puis non, trop violente… La voilà, je t’embrasse…


      Transformation d’Olivier de Sagazan

      J’aime

  5. Merci pour cette belle fin pleine d’humanité, d’espoir. Une petite photo pour te remercier faite à l’entrée du port de Chapora en Inde. (je n’ai pas réussie à la copier pour la mettre dans les commentaires)
    À bientôt vous 2
    Baba Sylvie

    J’aime

  6. Gilles tu sais, je pose des questions car je ne comprends pas toujours, et bien là c’est le cas. J’aime beaucoup la fin de ce conte, c’est poetique, mais dans le pacte « Je promets de ne jamais commettre le moindre acte néfaste contre le peuple corbeau. Je promets chaque fois que cela me sera possible d’intervenir auprès de toute personne ou animal qui attentera à la sécurité ou à la vie de ce peuple ami. » Maintenant Bor étant corbeau que pourra t il faire de plus que Munnin et Hugin, comment pourra t il honorer son pacte ?

    J’aime

  7. Moi, je ne comprends pas tes inquiétudes Babeth, j’imagine « Bor-Corbeau » comme un ange gardien des pauvres terrestres que nous sommes et surtout de ses 2 amours « Lina et Anja » !

    J’aime

    1. Chère Babeth, alors tout à fait la réponse que j’attendais de toi. Bonjour Renée, Bab Descartes bien sûr. « Se dit de quelqu’un à l’esprit rationnel, rigoureux et quelque peu formaliste. » Bon… Comme disait Dominique, Bor est dans la Quête et vous vous menez l’Enquête !!!
      Alors pour moi, il y a un peu de ce que te répond Dominique comme gardien des terrestres et de ses deux amours… Mais il y a plein d’autres choses…
      Je pense que Bor est au bout du rouleau et c’est un moyen de fuir la vie, la société, le monde des hommes qu’il ne supporte plus, jusqu’à se détruire… Pourrait-il gérer un Pacte comme il vient de signer, je ne crois pas personnellement. Il a donné sa parole, d’accord, mais je pense que ce genre de personne en addiction ou en dépendance a cette envie irrépressible qui le mène indépendamment de sa volonté aiguë de s’y soustraire. Et même s’il a conscience de perdre sa liberté, il retombe à chaque fois. Il fait faux-bon à Munnin et Hugin, car il sait, même s’il est élu que sa vie dans le milieu des humains est cuite et que s’il reste humain il ne pourra réaliser la tâche qui lui incombe, il ne pourra honorer son Pacte…
      Cette fuite, cette dépersonnalisation, cette animalisation est selon moi sa seule porte de secours, sa bouée pour continuer à vivre, sachant que pour moi c’est une mort partielle… Mais j’explique, j’explique me faisant l’avocat du diable.
      Et je te pose une question la cartésienne, cette métamorphose ne serait-elle pas rêvée ??? Je dis cela, mais je ne dis rien.
      Je t’embrasse,
      je suis sûr qu’on en reparlera sur Assise !!!

      J’aime

      1. Gilles
        Non je ne crois pas que Bor est rêvé, car il découvre tout, les livres, les légendes en allant chez Moché.
        Mais tu as sans doute raison, alors que Bor avec l’alcool a perdu la sienne .Il mélange les jours, les infos et se crée un monde .
        Merci, ça m’a permis de voir autrement et de donner une explication à la fin de ton conte.
        Je t’embrasse
        Babeth

        J’aime

        1. Je parlais d’un rêve uniquement pour la métamorphose, bien qu’à vrai dire je ne sache pas, mais on peut le supposer en voyant son état assez délabré. Je ne peux pas dire, réel, rêve, véridique, chimérique, authentique, fantasme ??? Pas encore tout du moins… Tout les reste est complètement réel et vécu par Bor.
          Merci pour tous tes retours qui m’ont vraiment fait un grand plaisir. J’avouerai humblement qu’à chaque fois j’attends un peu le retour des trois sisters !!! Et ça nous a permis d’échanger sur des problématiques pas faciles, faciles.
          Bon maintenant on va attaquer la problématique Via Francigena, ça c’est du concret.

          J’aime

  8. « Et Lina vira de Bor »…
    Quel beau final ! Félicitations pour tout ce travail de recherches, d’imagination, de création afin d’effacer de notre esprit, cette défiance vis-à-vis du corbeau : oiseau de mauvais augure…
    Bravo !!!
    bisous
    Nelly et Jean-Claude

    J’aime

    1. Et Lina vira de Bor, surement mais maintenant je crois qu’ils sont revenus Bor à Bord…
      Merci pour ce MERCI qui me touche beaucoup.
      Le plaisir demeure important quand je crée mais il est incommensurable lorsque ce genre de bravo arrive…

      J’aime

  9. J’attendais la fin avec impatience !! cette fin là, pas vraiment – trop cartésienne aussi sans doute …
    Mais en relisant le texte, elle semble logique ! le mystère des corbeaux que je vais regarder un peu différemment grâce à toi Gilles …

    J’aime

    1. Et oui Chère Danièle…
      Peut-être moins cartésien que toi le Gil, ça se saurait, n’est-il pas ???
      Et dis-moi, entre nous, seul à seul, de toi à moi, entre quatre yeux, en tête à tête, en face à face… Quelle fin supputais-tu ??? Nourris ma faim insatiable…
      Et si tu m’aidais pour que cette fin, soit une fausse sortie qui nous laisse orphelins… Et que cette fin soit un nouveau début… Que la fin de la vie temporelle de Bor soit le début d’une éternité…
      Je te remercie pour tes retours et te fais un baiser si fin, si fin, si faim !!!

      J’aime

  10. Le mot FIN me laisse un peu sur ma faim.
    Je lève les yeux, pas au ciel, vers la fenêtre.
    Le grand sapin du jardin veille sur le champ du voisin.
    Le blé est déjà en herbe.
    Comme souvent sur la même branche, deux pigeons conversent bec à bec.
    La fenêtre est fermée, mystère d’une conversation muette de mots.
    Si BOR est de tout les noirs,eux sont de tout les gris.
    Quelques reflets de ciel d’aurore et de crépuscule comme on les aime.
    Belle palette ,mélange de corbeau, de colombe,et autre oiseau de paradis.
    Tient ? Dans le chêne d’à coté un oiseau noir vient de se poser.
    L’histoire n’est peut-être pas terminée.

    Bon voyage ,
    Bises
    Chritiane

    J’aime

    1. Comme tu le supputes, si ouvertement
      Chère Chris à qui l’on ne ment
      Le mot fin n’a pas de fin
      Et pour un Bor qui s’éteint
      C’est une naissance en devenir
      Mourir ce n’est pas finir
      C’est continuer autrement
      Dans cette société qui nous ment

      Mourir c’est savoir enfin
      De quoi sera fait demain ???

      Merci pour ta prose Chère Cops, ah si seulement tu la dévoilais plus souvent…
      Mais c’est comme les meilleures mets on ne les sert que rarement.
      Merci pour cette note d’espoir dans la grisaille ambiante
      Merci pour ce bon voyage et cette proposition souriante !!!

      Je vous embrasse,
      Gil

      J’aime

  11. Bonsoir, bonsoir,
    Une bien belle histoire avec un riche vocabulaire, OUI VRAIMENT
    Il faut faire éditer ce chef-d’œuvre !
    Maintenant, lorsque l’on voit un corbeau, on le regarde différemment ..
    Bonne soirée
    Pierre & Monique

    J’aime

    1. Chers Pierre et Monique,
      Merci de vos compliments qui me touchent beaucoup, OUI VRAIMENT.
      C’est aussi votre participation active qui fait que cette nouvelle est devenue, ce qu’elle est… Plus de 2200 lectrices et lecteurs, plus de 200 commentaires, je suis très content. Éditer éventuellement en version restreinte, un Cd peut-être, Papier + Cd surement, on voira ben…
      Nous partons demain voir les corbeaux anglais. Nous partons marcher depuis Canterbury in England (début de la Via Francigena), nous avions déjà fait Briançon – Rome, nous attaquons donc le début de cette Via Francigena qui mène à Rome… Puis en avril nous commencerons le chemin d’Assise qui part de Vézelay… Il va y avoir de la lecture et des photos à notre retour…
      Plein de bises et de remerciements renouvelés,
      Gil

      J’aime

  12. L’histoire est finie. merci Gil de l’avoir écrite, racontée, mise en musique. Je me doutais bien qu’ils se retrouveraient ces deux-là, Bor et Lina. N’était-elle pas déjà corbelle, toute de noir vêtue ?
    Comment ne pas penser à toi maintenant en voyant un corbeau, une corneille… Alors qu’est-ce qu’on dit ? Merci !

    J’aime

    1. YAPADEKOI O*,
      Tout le plaisir a été pour moi… Aussi.
      Mais Corbelle et Corbeau sont « encore beaux », n’est-ce pas ? Qui sait si l’histoire de ces deux, s’arrêtera là ???
      « Les Corbeaux », tu sais que c’est ainsi que les Indiens appelaient les Jésuites qui venaient évangéliser le Canada au XVIIème. Si tu penses à moi en voyant une corneille, d’accord… mais un Corbeau ??? Bien sûr il y a le vêtement, inconditionnellement NOIR, dont je suis un partisan sans réserve, mais la religion, c’est une autre paire de manches… Je sais bien que Brassens appelait Brel, l’abbé Brel, mais qu’en même… Allez un petit verre pour arroser tout cela, avec Bor bien sûr, sous couvert de Grand Jacques : l’Ivrogne !!! Allez santé O*!

      J’aime

  13. Merci tonton Gil,
    J’ai bien retrouvé la suite et fin avec les widgets. Je trouve Bor particulièrement touchant dans sa saoulitude.
    Il me reste le dernier chapitre à lire, je fais durer le suspens mais je crois que je n’attendrai pas jusqu’à demain.
    Biz à tous les 2,
    Véro

    Aimé par 1 personne

  14. Chère Véronique,
    Ces quelques aller et retour avec toi m’ont fait un réel et sincère plaisir.
    Et oui le brave Bor est bien touchant comme tu dis… Mais ce désastre de la solitude et ce naufrage pour certains dans l’alcool me bouleverse assez, dont acte… Nous venons d’apprendre un nouveau terme aujourd’hui avec Domi, « BORE-OUT » ??? « …Quand l’ennui au travail rend malade. S’ennuyer à mourir. Une expression pleine de sens pour de nombreux salariés qui n’ont pas, ou peu, de choses à faire au travail. Fatigue, déprime, baisse de l’estime de soi…Attention au BORE-OUT! ». Je ne suis pas tombé loin avec mon lascar.
    J’espère que la fin ne t’a pas laissé sur ta faim ?
    J’embrasse toute la petite famille.
    Gil

    J’aime

  15. Super ces textes Widgets, j’ai lu Discours aux Choucas la dernière phrase est superbe. J’adore
    « Soudain, je fus plongé dans l’ombre. Je levai la tête. Mes amis rassemblés en un seul vol, avaient, l’espace d’un instant caché le soleil. »
    j’espère qu’il y aura encore d’autres histoires et tes amis pour les commentaires qui sont aussi très sympas à lire.
    bizz, O*

    J’aime

  16. C’est étrange que tu m’écrives justement ce we car hier soir j’ai terminé la lecture de ton cycle de Bor.

    Bon, un peu comme Babeth, je me demande comment il va pouvoir se faire porte-parole des oiseaux auprès des humains après sa métamorphose.
    Mais oui, ce n’est peut-être pas une métamorphose physique après tout.
    Ou alors juste temporaire… ?
    Mais quoi qu’il en soit je trouve que Bor a été très bien orienté dans sa quête. Presque trop simple non ?

    Bref, bravo pour le style et surtout les détails ornithologiques (parfois un peu trop à mon goût, mais je pars de zéro… je ne suis pas abonné à la Hulotte moi). Les illustrations sonores et visuelles sont bien trouvées.
    Et le fait d’avoir remis tous les épisodes à la suite, c’est très agréable !

    Bises
    et à bientôt

    Chris

    J’aime

    1. Concernant Bor, merci de ce long retour qui me fait sincèrement très plaisir…
      Une petite question, qu’entends-tu par : « Presque trop simple non ??? »
      Puis-je mettre ton commentaire dans WordPress ? J’aime bien regrouper les commentaires…
      En ce qui concerne les détails ornithologiques, Léo m’a repris aussi là-dessus en me disant comme toi, mais en me disant surtout que j’aurais du plus les intégrer à mon écriture et moins les mettre en exergue… Je suis d’accord avec vous, mais ces détails étaient mon objectif premier !
      Je t’embrasse,
      Gilles

      J’aime

      1. par « trop simple » j’entendais que tout s’enchaîne vite, et surtout il a justement un ami qui connait très bien ce sujet, et qui a marqué les pages intéressantes… mais est-ce vraiment du hasard ? Si ça se trouve Mochè est également au courant de tout et il n’attendait que Bor se révèle…
        Bises
        Chris

        J’aime

  17. Symbolique du corbeau en Chine
    Le corbeau 乌鸦 (Wu Ya) est considéré en Chine comme un symbole de gratitude filiale, de par le fait qu’il nourrit ses parents, pratique qui ressemble à la tradition dans la société chinoise.
    Symbolique du corbeau en Chine
    Il est également considéré comme un oiseau solaire : la légende raconte que 10 corbeaux se sont envolés du mûrier du levant pour apporter la lumière au monde, mais 9 d’entre eux furent abattus par Yi le Bon Archer afin d’éviter que le monde ne soit consumé. Des pierres sculptées du temps des Han représentent un corbeau à trois pattes au sein du soleil. Il serait donc le principe qui anime le soleil, voire même une représentation du yang, impair. Les trois pattes de ce corbeau, qui sont l’emblème des empereurs chinois, représentent le déroulement du cycle solaire sur une journée : lever, zénith et crépuscule.
    Un corbeau rouge fut d’autre part le symbole des empereurs jusqu’à la dynastie Chou (256 av J-C) dont les membres se considéraient eux-mêmes comme les égaux du soleil. La déesse des fées, Hsi-Wang-Mu avait des corbeaux pour messagers qui lui apportaient également sa nourriture.
    Le corbeau dans la mythologie de l’ancienne Chine : http://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1984_num_201_3_4312

    Aimé par 1 personne

  18. Observer un corbeau est toujours riche d’enseignement… © Sharon Davis-iStock
    Dans la nature, pour survivre, mieux vaut être malin ! Alors les animaux sont amenés à développer mille stratégies pour se protéger, pour se camoufler ou pour surprendre une proie.
    Certains s’organisent en équipe pour avoir plus de chances de manger. D’autres font le mort avant de bondir sur leur proie. Surprise ! D’autres savent utiliser des outils comme le chimpanzé qui prend une brindille pour extraire les termites de leur termitière. Le vautour percnoptère, un oiseau d’Égypte, s’aide d’une pierre pour casser un œuf d’autruche avant de s’en régaler.
    Pour savoir comment procède le corbeau, regarde la vidéo ci-dessous:

    Aimé par 1 personne

    1. Ils sont zoologue, ethnologue, psychologue, biologiste ou cogniticien et se passionnent pour le comportement des bêtes. Ces chercheurs ont conçu une batterie de tests étonnants. Par exemple : Un corbeau se rappellera-t-il le cri d’un congénère côtoyé des années plus tôt ?
      Les corbeaux se souviennent si quelqu’un leur est connu ou inconnu pendant 3 ans et s’il est connu, ils se souviennent du type de rapport ; du caractère plutôt négatif ou positif des relations !
      Les corvidés intelligents disposent vraisemblablement d’une capacité à imaginer certaines choses…
      Toutes espèces confondues, le règne animal prouve qu’il dispose de trésors d’inventivité, que l’apprentissage existe et que sa curiosité peut l’amener à progresser en reproduisant des gestes. La distance vis-à-vis de l’être humain s’amenuise.

      J’aime

Laisser un commentaire